14 janvier 2021 - rencontre consacrée à la crise du Haut Karabakh 2020
Le 14 janvier 2021 a eu lieu la première rencontre de l’année pour le Club Français. Elle portait sur les nouvelles réalités du Nagorny Karabakh et leurs conséquences pour la sécurité régionale.
Nous avons eu le plaisir de recevoir Sergey Markedonov, chercheur au Centre de sécurité euro-atlantique de l’Institut d’études internationales à MGIMO (Russie). Également, Régis Genté, journaliste indépendant spécialiste de la Russie, de l’Asie centrale et du Caucase et Igor Delanoë historien et directeur adjoint de l’Observatoire des relations franco-russes (centre d’analyse de la CCI, Moscou) étaient nos invités.
Le débat a été animé par Vera Ageeva, professeur associée à HSE et présidente du Club Français HSE. Nous avons eu 60 participants venus de différents pays du monde francophone mais également venus du monde russophone grâce au travail de notre interprète.
Les récents événements du Karabakh ont eu un caractère assez unique en termes de relations internationales. Dans un contexte où la France porte son intérêt vers l’orient, la Russie, la Turquie et l’Iran se sont impliqués en tant que pays frontaliers, tandis que les États-Unis ont marqué une prise de distance en raison de problèmes politiques internes. Dans tous les cas, les positions politiques, juridiques et économiques sur le territoire de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan devraient être prises en compte. En effet, suffisamment de temps s'est écoulé, il est déjà possible de tirer des conclusions sur le statu quo actuel et sa stabilité. Sergei Markedonov, Régis Genté et Igor Delanoë nos intervenants présents lors de notre dernière conférence, ont tentés de répondre à ces questions.
Le statu quo au Karabakh peut être qualifié de dynamique, en ce sens il a bien sûr changé après ces derniers affrontements. Depuis la première guerre du Karabakh, deux trajectoires d'événements ont émergé - le facteur de désoccupation et les questions politiques et juridiques concernant le statut du Karabakh. Après la seconde guerre, le facteur de désoccupation peut difficilement être qualifié de clé. Selon Sergei Markedonov, le facteur de désoccupation du NKR (République du Haut-Karabakh) peut être quasiment qualifié de fait accompli après ce récent conflit. L'Azerbaïdjan contrôle la majeure partie du territoire du Karabakh. En conséquence, il serait possible de résoudre les problèmes politiques et juridiques du statut du NKR, mais pas en tant qu'État indépendant. Dans le même temps, les intérêts de tous les pays concernés doivent être pris en compte.
Aussi, les questions de migration après ces affrontements, l'organisation du travail des couloirs de Latchin au Karabakh, les questions de développement économique et de logistique dans la région sont également cruciales. L'intervention russo-turque rend le conflit complexe selon Regis Genté. L'Azerbaïdjan a interagi simultanément avec la Russie et la Turquie. D'une part, il était impossible de mener des opérations militaires sur le territoire de l'Arménie, aux dépens de l’Organisation du traité de sécurité collective, qui comprend la Russie. D'autre part, un soutien diplomatique a été fourni par la Turquie, ce qui a donné du poids aux actions azerbaïdjanaises.
Pour Igor Delanoë, la partie russe avait la priorité dans la résolution du conflit. Igor Delanoë, a examiné la question du point de vue de la résolution des conflits, pas sur sa complexité. La participation de la France à la résolution du conflit se remarque également par l'interaction avec les parties turques et russes. Le cours des négociations déterminera le statut et les opportunités politiques et économiques du Karabakh.