La rencontre de 29 avril 2020 portait sur les conséquences de la pandémie de 2020 pour nos vies
La rencontre du Club Français HSE a réuni 65 participants. Au cours du débat, nous avons de nouveau débattu à propos du coronavirus. Cette fois-ci nous nous sommes interrogés sur la question: «Notre vie, comment s’organisera-t-elle après cette épidemie globale?».
Emmanuel Dupuy, Président de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe, a démarré le débat. Il a traité le sujet du point de vue de la lutte des puissances mondiales. Ce que nous pourrons constater dans les prochaines années, ce sera probablement l’aggravation des fractures préexistantes, tels que les fractures humaine, numérique, écologique, économique et géopolitique. Le coronavirus est «un puissant révélateur de leadership», qui questionne l´efficacité des gouvernements. En ce qui concerne les organisations internationnales, il est probable qu’on envisage la naissance d´une nouvelle organisation mondiale, suite à cette crise, ainsi que l´élargissement des organisations existantes.
Benjamin Boutin, président de l´association « Francophonie sans frontières » a ajouté la supposition que l´indépendance nationale ou régionale regagnera le dessus en assurant la solidarité internationale persistante. Au niveau de la politique interne, un dilemme entre liberté et sécurité sanitaire reste suspendu, с´est pourquoi l’application des décisions impopulaires est facilité. Pour cette raison, le coronavirus est devenu une bonne occasion pour s´améliorer et voir ses défauts. Dans le futur l´humanité doit développer la politique sociale dans tous les pays, ce qui garantira la continuité des soins et des programmes de vaccination.
La nouvelle forme de bipolarité mondiale, introduit par Emmanuel Dupuy, a été soutenue par Irina Bolgova, professeur associé de MGIMO. Nous ne pouvons pas répondre avec certitude si les Etats Unis ou bien la Chine deviendront les pays gagnant contre la crise dans cette compétition invisible, mais la désoccidentalisation graduelle est une alternative plus réalistique. Vera Ageeva, présidente du Club Français HSE, a bien illustré ce phénomène, en citant l’exemple de la Russie, comme un pays qui émule les mésures chinoises.
Nous voyons que le coronavirus a mis en question les bases des sociétés occidentales, telles que l´individualisme libéral et la liberté de marché. Selon Erik Lescar, écrivain français, le coronavirus n´est pas juste un choc des actifs financiers et de rupture de la chain de production, c´est la diminution future de la production délocalisée, dont la mondialisation est la première victime de la crise globale. Le coronavirus se manifeste comme «un problème mondial sans solution nationale».
En résumant les idées des autres intervenants, Yury Akimov, professeur de SpbGU, nous a présenté les arguments inverses. Il ne croit pas que la Chine pourra nous offrir un nouveau modèle du monde. En même temps, il assure que le renforcement du rôle de l’état est aussi du par le besoin de la population envers la protection. La limitation des libertés que l´on observe, peut nous être bénéfique car le peuple valorisera ses droits de citoyen.
Hughes de Chavagnac, Consul Général de France à Saint-Pétersbourg, a conlu une partie monologique en mentionnant que le coronavirus est une crise atypique mais pas la seule. Il nous a rappelé que la crise mondiale de 2009 nous a démontré la possibilité de récupération par la coopération.